à l'atelier des Ursulines (ancienne bibliothèque), Place des Patriotes, 22300 Lannion
L’anthropocène est là, l’homme a transformé la planète, l’homme a détruit, artificialisé les espaces naturels, modifié et appauvri les écosystèmes au point de ne plus être capable de se rappeler comment c’était avant …
Mais, quand l’homme n’intervient plus, la nature reprend ses droits, la végétation se développe, elle recouvre, enserre, fait disparaître les habitations abandonnées …
Certains d’entre nous ont photographié cette renaissance, nous laissant imaginer une nouvelle histoire.
La nature impose ses lois, nous ne sommes que les locataires d’une planète où le climat reste le seul élément que nous ne pouvons contrôler. Inondations, feux ont été photographiés avec une approche documentaire. Là est la difficulté de ce thème, comment concilier beauté de la photo et sujet catastrophe, choix de la lumière, vue en gros plan, contraste des couleurs.
Certaines photos nous montrent plus particulièrement l’érosion du temps, blockhaus basculés, escalier suspendu, cratères d’obus de la guerre 14/18 …
Témoins d’activités passées, oubliées, mémoire, une voie de chemin de fer qui débouche sur la forêt, le rouissage du lin dans la vallée des Traouïero … vue de nuit.
Certaines photos montrent tout simplement la dynamique de la végétation en reconquête d’un espace noyé sous les eaux, l’assec de Guerlédan …
Quelques images réintroduisent un « homme-nature » nu comme symbole de liberté, l’homme reprend-il ses droits ?
D’autres photos, une tour bouquet, une femme sortant d’un arbre refuge … témoignent de notre capacité à créer des univers poétiques voire surréalistes.
Enfin, pour représenter la nature animale si menacée, l’Ile Rouzic avec ses 20000 couples en danger.
Ce salon présente 60 photos, les végétaux, la vie renaissent en couleur, nos photographes ont peu tenté une interprétation en noir et blanc, seulement 8 photos.
Encore une fois, la diversité des points de vue de nos photographes étonne, ils ont le mérite d’avoir rendu visible les modifications du monde qui nous entoure.
Jacques Courivaud, OIT le 24/10/2022